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Camaret cité d’artistes

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Camaret cité d’artistes.

Camaret-sur-mer est un petit port naturel. Il est niché dans un décor authentique et encore préservé. Une nature brute et vivifiante invite à la randonnée.

Le port de Camaret-sur-mer, vestige d’un passé glorieux est aujourd’hui un port de plaisance abrité et très prisé.

Parmi ses richesses historiques, la Tour Vauban est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Mais Camaret-sur-mer, c’est aussi une cité d’artistes. Dès votre arrivée, vous êtes prévenu : Saint Pol Roux vous accueille. En effet, Camaret se targue d’être une cité ouverte sur la mer, mais aussi sur les arts, la littérature et le patrimoine.

Aujourd’hui, vous pouvez, au-delà de vos déambulations, visiter une quarantaine d’ateliers d’artistes et artisans dans le quartier des artistes.

Dès le 17ème siècle

Cet engouement des artistes n’est pas nouveau. En effet, Camaret était au XVIIème siècle une cité tournée vers la mer. Son essor provient de la pêche à la langouste et des mauritaniens. Cependant, dès la fin des années 1700, quelques peintres, écrivains et journalistes viennent séjourner pour quelques jours dans cette commune rurale bien loin de l’agitation parisienne. Ils repartent de ce bout du monde et de ce port typique avec croquis ou tableaux.

D’ailleurs, c’est Eugène Boudin, peintre réputé qui insuffle cet essor artistique. Car le peintre de renon reviendra successivement à Camaret. Il vit à l’auberge et peint le port et ses alentours. Grâce à ses recommandations, la famille Toudouze s’installera dès 1886. Il faut souligner que Gustave Toudouze y rédigera sept romans camaretois.

Peintres et écrivains

Petit à petit, les artistes découvrent Camaret et les quais deviennent le rendez-vous des peintres dont Henri Rivière. C’est le cas aussi de gens de théâtre à la suite d’André Antoine. Ce dernier invite ses acteurs et relations à Lagatjar où il réside. Son voisin est le poète Saint Pol Roux. Saint Pol Roux s’installe dès 1930 et fait construire le manoir de Coecilian sur les hauteurs de Pen-Hat. Ainsi, c’est dans ce manoir que le poète accueille §André Breton, Paul Eluard, Pierre Mac Orlan, Aragon, … Si bien qu’artistes et intellectuels parisiens séjournent dans ce petit port breton. Et si certains repartent, d’autres séjournent plus longuement. Au point qu’ils s’investissent même dans la vie locale.

La génération suivante sera plus régionale. Camaret accueillera ainsi Jim Sévellec et Pierre Péron.

La seconde guerre mondiale mettra fin à cette période artistique. Cependant, quelques grands noms séjourneront encore à Camaret à l’instar de Louis Ferdinand Céline.

Le renouveau

1992 annonce le renouveau d’une vie artistique. Le retour de « Camaret cité d’artistes ». Une petite communauté d’artistes se regroupe. Ils occupent ainsi d’anciennes habitations et commerces fermés. Ils insufflent à nouveau un parfum de création dans le quartier de la Place Saint Thomas.

Ateliers et galeries ouvrent ainsi leurs portes dès le début de la saison estivale. Ils proposent et exposent leurs œuvres. Peintres, sculpteurs, dessinateurs, bijoutiers, céramistes, photographes et bouquinistes animent à nouveau le quartier des artistes.

A mon tour, j’ai succombé à cette lumière exceptionnelle. Est-ce un sortilège qui a fait éclore une fibre artistique insoupçonnée chez moi ? C’est en tous cas dans ce petit port camaretois, cette cité d’artistes, ce quartier que je me suis amarrée. C’est dans mon atelier, face à la mer d’Iroise, à la chapelle Notre Dame de Rocamadour, à la Tour Vauban, sur cette place Saint Thomas que je vis et crée à l’année mes chats.

N’hésitez pas vous laisser flâner et errer dans cette atmosphère, à vous perdre dans les ruelles. Au détour de l’une d’elle vous y rencontrerez surement un Anicha !