Dans l’article du mois de décembre 2021, je vous partageais mon long processus de création des doudous Anicha.La naissance d’un doudou
Plusieurs de ces doudous tichats ont déjà rejoint leur nouvelle famille. Des adoptions emplies de tendresse et bonheur.
Je me suis alors replongée dans mes souvenirs d’enfance. Vous savez, ce temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Et à cette époque, je ne suis pas la seule, loin de là, les doudous n’avaient pas cette place. Cette place devenue si précieuse et essentielle que de nos jours.
Même si j’ai toujours cet ours en peluche (râpé et usé) offert par mon parrain le jour de ma naissance.
Pourtant, c’est Donald Winnicott, pédiatre, psychiatre et psychanalyste britannique qui définira l’objet transitionnel. Pour Winnicott, l’objet transitionnel, c’est-à-dire le doudou est un objet essentiel au développement psychique de l’enfant. Et ce dès 1942 !
Vers 4 mois, le bébé va choisir et tisser ce lien si particulier avec son doudou. Ce peut être un simple linge, un ours en peluche. C’est en fait quelque objet qui participera au développement de l’enfant. Celui qui l’aidera dans le processus de séparation d’avec sa mère. C’est en effet pour les pédopsychiatres tels Donald Winnicott ou Françoise Dolto, un substitut maternel.
« Dès les premiers mois, l’enfant ébauche ses premiers contacts avec des objets ou des jouets. Cette manipulation est cruciale pour son développement. Si l’évolution du bébé est normale, il va manifester une prédilection pour un objet précis et nouer une relation spécifique avec celui-ci. Cet objet est dit transitionnel parce qu’il participe au processus qui conduit l’enfant à mieux appréhender le réel et à supporter le manque et la frustration. » Karine Vallet Professeure certifiée de Lettres Modernes
Et ce doudou qui a l’odeur maternelle si rassurante deviendra apaisant, rassurant et confident. C’est en compagnie de ce doudou que bébé se rassurera quand il faudra se séparer du cadre familial pour quelques heures. Doudou partagera ainsi les journées chez la nounou, à la crèche, à l’école. Mais aussi lors d’évènement plus « traumatisants » tels une visite médicale, une hospitalisation ou une séparation nocturne ou de quelques jours.
Mais alors, que ce passe-t-il en cas d’absence de doudou ? Parce que oui, à force d’être trainé, emporté, serré, mâchouillé, maculé, il faudra bien de temps en temps que lui aussi prenne un bain…
Et alors, oui, il perdra cette odeur si familière, si rassurante. Sa présence si réconfortante créera momentanément un manque.
Et puis, parfois, malgré toutes les précautions parentales, toute l’attention portée à ce compagnon si précieux et même indispensable, il arrive un drame. Doudou est oublié chez la nounou, resté dans un magasin, un train, un taxi…
C’est probablement la raison qui motive certains parents, grands-parents, parrains, marraine, … à investir dans 2 voire 3 doudous identiques.
Personnellement, je n’y avais pas pensé. Mais depuis quelques jours, les demandes se multiplient et doudou part ainsi avec son double, son jumeau.
La perte d’un doudou est une expérience douloureuse pour l’enfant et vécue comme une rupture. C’est aussi bien souvent une source d’angoisse pour les parents. L’absence, même temporaire peut rapidement tourner au cauchemar ! Acheter un doudou en plusieurs exemplaires permettra de gérer plus sereinement cette situation et d’éviter les larmes.
Pour que bébé accepte ce compagnon et confident de rechange, il est ainsi conseillé d’établir un « roulement ». Ainsi, ce clone s’imprègnera lui aussi des odeurs familières de la maison. Il s’usera en même temps. Le passage à la machine à laver ne privera pas votre bout de chou de son compagnon.
Cependant, si certains enfants ne feront plus la différence entre les deux doudous, d’autres ne seront jamais dupes. Mais en cas de perte, le doudou de rechange, même moins usé et moins mâchouillé, devrait pouvoir trouver le chemin qui mène au cœur de votre tout-petit.
Chaque doudou Anicha est unique. C’est aussi ça le fait main, l’artisanal. Mais j’ai modifié ma façon de travailler et quand je crée un doudou je le fais en double.
Sans obligation, c’est ainsi une possibilité et un moyen de pouvoir répondre aux demandes de parents « préventifs » et d’éviter drame et larmes.
